• Le week-end , un thème , un tableau . Le blanc . 2 .

     

     

     Le blanc peut parfois n'être en apparence qu'un détail du tableau mais focaliser l'attention parce que très symbolique et avoir  une connotation tragique :

     

     

    Le week-end , un thème , un tableau . Le blanc . 2 .

    Francisco Goya : Tres de Mayo , 1814 .

     

     
     
     
     Voici des extraits de l'article de Wikipedia concernant cette oeuvre :
     
     
    Le Contexte :
     

     Dans la nuit du 2 au 3 mai 1808 les soldats français — en représailles à la révolte du 2 mai — exécutent les combattants espagnols faits prisonniers au cours de la bataille. 

    Le sujet de la toile, sa présentation ainsi que l'émotion qu'elle dégage font de cette toile l'une des représentations les plus connues de la dénonciation des horreurs liées à la guerre. 

    « Le peuple de Madrid, abusé, s'est laissé entraîner à la révolte et au meurtre » note le 2 mai 1808 Joachim Murat, chef des armées de Napoléon en Espagne. Il poursuit : « Du sang français a coulé. Il demande à être vengé». Tous les Espagnols en armes faits prisonniers lors de la révolte sont fusillés. Environ 400 personnes sont exécutées.

    Napoléon Ier se déclare Premier consul de la République française le 10 novembre 1799 et est couronné empereur en 1804. Comme l'Espagne contrôle l'accès à la mer Méditerranée, les Français en font un enjeu stratégique. Le souverain espagnol Charles IV est considéré internationalement comme inefficace, est vu par sa cour comme « un roi imbécile qui renonce aux affaires de l'État pour satisfaire ses envies de chasse  » et un cocu incapable de contrôler sa femme énergique, Marie-Louise de Bourbon-Parme, et se voit en plus menacé par son héritier, pro-Britannique, Ferdinand VII. Napoléon profite de la position affaiblie de Charles IV et lui propose de conquérir le Portugal, qu'ils partageraient entre la France, l'Espagne et une future principauté de l'Algarve qui serait dévolue à Manuel Godoy, alors Premier ministre espagnol. Séduit, ce dernier accepte, ne voyant pas que l'invasion du Portugal constitue une stratégie pour s'emparer du pouvoir en Espagne .

    Sous le prétexte de renforcer les armées espagnoles, 23 000 soldats français entrent en Espagne sans opposition en novembre 1807. Même après que leurs intentions deviennent claires en février 1808, les forces d'occupations font face à très peu de résistance, mis à part quelques actions isolées En mars, le soulèvement d'Aranjuez, impulsé par le prince Ferdinand et ses suiveurs, voit Godoy capturé et Charles IV obligé d'abdiquer ; ainsi, le 19 mars 1808, son fils devient le roi Ferdinand VII. Ce dernier cherche la protection des Français, mais Napoléon et son commandant principal le maréchal d'Empire Joachim Murat, pensent que l'Espagne gagnerait plutôt à avoir un chef d'État plus progressiste et compétent que les Bourbons. Ils décident ainsi d'installer le frère de l'empereur, Joseph Bonaparte, comme roi d'Espagne Charles IV et Ferdinand VII sollicitent Napoléon pour régler leurs différends, et sous prétexte de médiation, celui-ci les convoque à Bayonne, en France, où ils se voient forcés d'abandonner leurs droits à la succession au profit de Joseph

    Bien que le peuple espagnol ait déjà accepté des monarques étrangers par le passé, il rejette profondément le dirigeant français. Le 2 mai 1808, les rumeurs d'éviction des derniers membres de la famille royale espagnole poussent le peuple à se soulever contre lui. Joachim Murat proclame ce jour-là à ses troupes que la révolte contre les Français mérite vengeance et que toute personne arrêtée pendant le soulèvement sera exécutée . Goya commémore la révolte espagnole dans son Dos de mayo (deux mai), qui représente une charge de la cavalerie contre les rebelles sur la place de la Puerta del Sol, à Madrid et  le jour suivant dans Tres de mayo (trois mai), beaucoup plus connu, qui illustre les représailles françaises : au crépuscule, des centaines d'Espagnols sont rassemblés et exécutés dans plusieurs endroits de Madrid. L'opposition civile locale persiste et s'ensuit la guerre d'indépendance espagnole qui aura lieu les quatre années suivantes. Des forces armées espagnoles irrégulières aident considérablement les armées espagnole, portugaise et britannique, menées par Arthur Wellesleyduc de Wellington — c'est ainsi la première fois qu'on utilisera le terme de guérilla. À l'époque où Goya a peint ces tableaux, les révoltés sont érigés en symboles d'héroïsme et de patriotisme.

     

                                                                                                                                 

                                                                                                                                     Le tableau :

     

    La scène décrite dans Tres de mayo se tient dans les premières heures du matin qui suit le soulèvement et est centrée sur deux masses d'hommes : un groupe désorganisé de captifs tenus pratiquement à bout portant par les fusils d'un peloton d'exécution posant de façon rigide. Bourreaux et victimes se font face et, selon Kenneth Clark, « dans un éclair de génie Francisco de Goya a fait se contraster l'attitude féroce des soldats et les lignes d'acier de leurs fusils avec la masse s'écroulant de leurs cibles ». Une lanterne carrée située entre les deux groupes projette une lumière dramatique sur la scène. La zone la mieux éclairée est celle des victimes sur la gauche, où l'on peut voir un moine tonsuré en train de prier, ce qui est consistant avec le désir de Joachim Murat de choisir les victimes parmi les membres des couches sociales les moins élevées et du clergé qui les a organisées. Immédiatement à la droite de ce groupe et au centre de la toile se trouvent les figures d'autres condamnés se tenant en ligne dans l'attente d'une exécution future. La figure centrale de la toile est l'homme à genoux entre les corps de ceux déjà exécutés, les bras ouverts, et brillamment éclairé. Goya a voulu montrer l'innocence des condamnés en comparant l'Espagnol portant une tunique blanche à Jésus : stigmates, bras levés en forme de croix de saint André, etc. Il porte aussi une tunique blanche rappelant la pureté. Ses habits jaunes et blancs répètent les couleurs de la lanterne .

    Sur la droite se tient le peloton d'exécution, pris dans les ombres et dépeint comme une unique unité monolithique. Pratiquement vus de dos leurs visages ne peuvent être vus, leurs baïonnettes et leurshakos  forment une colonne implacable . Sans que cela ne distraie de l'intensité de la scène au premier plan, l'on peut apercevoir dans l'obscurité, à l'arrière plan, un village et un clocher qui se découpent au loin.

     


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  • Cela faisait longtemps qu'à cause du mauvais temps j'attendais de pouvoir reprendre mes investigations  dans le  petit monde de l'herbe qui m'a toujours passionnée .Hier , il faisait gris mais il ne pleuvait pas : une aubaine !

    J'ai commencé par mes petits étangs habituels mais un assaut de moustiques furieux  et surexcités m'a fait rebrousser chemin aussitôt, les joues , les mains et les chevilles farcies de piqûres . 

    Mais haut les coeurs! Cap un peu plus loin sur un petit sentier qui longe l'Allier parmi des bosquets alluviaux .Je sais que là , fin avril /début mai , je peux voir dans l'ombre parmi les herbes quelques discrets géraniums livides et le beau pourpre foncé de leurs  pétales arrondis .. Ils étaient fidèles au rendez-vous , en tout petit nombre et pas mal maltraités par la pluie .

    La dénomination de " livide" leur va mal , je trouve , même dans son sens de " couleur plombée , bleuâtre " et le nom populaire que les Britanniques  leur donnent est beaucoup plus joli : "mourning widow ", " veuve en deuil " .

     

     

     

     

     

    J'ai dû rapidement rebrousser chemin car le sentier était coupé , l'Allier débordant à cet endroit . Avec tout ce qui est tombé hier soir et cette nuit , cela ne doit pas s'être arrangé !

     

     

     

     

     

    toujours optimiste je suis allée voir où en était le chemin forestier qui m'est familier et qui a été fermé tout l'automne et une grande partie de l'hiver pour travaux forestiers .Les bas côtés avaient été fauchés et il faut que tout repousse et s'étoffe à nouveau  pour pouvoir y faire les rencontres habituelles - et pourquoi pas découvrir  des nouveautés , c'est ce que j'espère toujours .Peu de fleurs encore mais cela va aller vite maintenant ; en attendant , je me suis déjà pris une tique , ça m'apprendra à aller fourrer mon nez partout sans mettre mon armure !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    " Mai revient tout brille aux cieux , tout chante sur la te-e-rre ! " comme on chantait avec conviction à l'école autrefois .

    Inspiré par le muguet du Ier mai et ses clochettes blanches et pures, voici donc le thème de la quinzaine : le blanc .

    Je dois avouer que mes recherches sur ce thème m'ont amenée à déplorer mon ignorance de  la peinture monochrome et abstraite  et je vais donc  rester  prudemment dans ma zone de confort .

    C'est pourquoi je me suis tournée vers Claude Monet (1840-1926 ) et ce merveilleux tableau : silence feutré, pureté d'un paysage régénéré par la neige,  immobilité glaciale où la seule touche de vie est donnée par la pie posée sur une barrière entr'ouverte et de guingois , comme une note de musique sur le haut d'une portée .Et de toute cette lumière se dégage une joie de vivre sereine .

     

     

    Le week-end , un thème , un tableau : le blanc .

    La pie .

    Claude Monet , hiver 1968-1869 .

     

     

    Le week-end , un thème , un tableau : le blanc .

     

     

     

    Le blanc , c'est la non -couleur , c'est la toile blanche sur laquelle le peintre va faire vibrer les jaunes , les verts , les bleus , les rouges et tous leurs mélanges ..

    Et pourtant , le blanc si le peintre sait en voir toutes les nuances ,  ce sont les jeux de la lumière et  saisir l'instant fugitif qu'il parvient à capter -Et Monet y excelle déjà à cette époque .

    Lorsqu'il peint ce tableau il a vingt-neuf ans et il sort d'une tentative de suicide .

    Nous sommes  cinq ans avant la naissance officielle de l 'Impressionnisme .C'est de Second Empire , période où l'art est encore corseté par un académisme triomphant et pour quelques tableaux acceptés au Salon les refus sont nombreux  pour les novateurs et le public obtus . Alors ce sont pour Monet les difficultés financières qui lui sapent le moral , même si l'amitié d'autres peintres , comme Boudin , Renoir , Sisley , Bazille , le soutient alors que sa famille le préfèrerait peintre académique

    Sur ce tableau le blanc se nuance de touches de bleu , de marron et de noir et se réchauffe d'ocres .J'aurai aimé que ce soit plus  plus perceptible sur la photo  de même que la différence de lumière entre le haut et le bas du tableau - rien ne vaut de pouvoir contempler le vrai tableau .

     

    Monet par la suite peindra encore beaucoup d'autres paysages de neige .

     

     

    Le week-end , un thème , un tableau : le blanc .

    La route de Vétheuil . 1879.

     

     

    Le week-end , un thème , un tableau : le blanc .

    Effets de neige à Giverny . 1893 .

    Ici on en arrive presque au tableau monochrome .


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