Au mois d'août cet été , deux sympétrums striés sont venus en villégiature dans le  jardin .

Je suis à deux km de la rivière Allier et je ne vois pas ce qui les a attirés .

En tout cas j'étais ravie de leur présence .

Ils se posaient  tous les matins vers 11 H avec le soleil sur un rameau sec d'un rejet de lilas pour y rester un long moment .Ils repartaient pour revenir dans la soirée quand le soleil redescendait sur le lilas .

Ils n'étaient pas farouches et à condition de ne pas avoir de gestes brusques , je pouvais les observer tranquillement .

Ils semblaient m'observer et c'était fascinant de les regarder bouger  leur tête parfaite et très très mobile .

De vrais petits  extra-terrestres avec leur regard minéral .

Un autre détail m'a intriguée cet été : toutes les exuvies de cigales accrochées au lierre qui grimpe sur le tronc de certains des vieux conifères .Toujours sur la partie basse du tronc et sur la face ouest . Une bonne vingtaine . Le bizarre , c'est que personne ne les ait entendues chanter . Que sont-elles devenues ? Je n'utilise aucun pesticide , rien de chimique ne peut leur avoir été nuisible , chez moi tout du moins .

Il y avait en début de printemps une invasion de pucerons sur les hibiscus et sur les feuilles d'un bébé noyer qui a vu le jour à partit d'une des noix enterrées par un rongeur . 

Les autres années je douchais  les pucerons noirs de l'hibiscus  au savon noir , là je n'ai rien fait car j'avais remarqué la présence de quelques coccinelles et de leurs  larves   .Elles ont fait un travail d'expert : magique !

Sur le noyer , ce sont les fourmis qui ont exterminé  les intrus blancs .

L'une d'entre elles , redoutable , fait  malheureusement l'actualité en ce moment : l'inexpugnable punaise de lit .

Lorsque mon grand-père est rentré avec femme et enfant  du Canada , il avait eu un coup de coeur pour  une vieille maison de pierre dans un petit hameau des Pyrénées .

Mais voilà , dès la première nuit , la surprise fut cuisante : les chambres avec au sol un vieux parquet étaient infestées de punaises !

Il essaya tout ce qui existait à l'époque pour s'en débarrasser : rien n'y faisait!

Alors , en désespoir de cause , il eut une idée  : il recouvrit le plancher et les plinthes de tôle . Ce fut radical !

Mais avec un petit bémol : il ne fallait pas avoir à se lever la nuit parce que vous réveilliez toute la maison : la tôle , ce n'est pas discret !

Il existe de par le monde énormément d'espèces de punaises .  45000 d'après  Wikipedia !

En voici quelques unes de chez nous parmi  toutes celles que j'ai vues cette  année : des punaises des jardins , des champs et des bois  qui ont jusqu'ici résisté . Beaucoup sont difficiles à photographier parce que dès qu'elles vous aperçoivent , elles tournent autour de la queue des feuilles ou ce cachent dessous ! j'en ai même vu une, petite et pas jolie du tout , qui ne figure pas ici ,  qui se dressait  et agitait ses pattes comme pour pour signifier qu'elle saurait   se défendre! 

Acanthosoma haemorrhoïdalis .

Adelphocoris lineolatus .

Punaise des blés , aealia acuminata , qu'on appelle aussi "punaise nez-de-rat ".

Camptotus lateratus , alyde des genets .

Capsodes flavomarginatus .

Corée marginée .

Deraeocoris ruber .

Eurydema ornata .

Eurygaster austriaca .

Halymorpha halis , punaise diabolique .

Leptoderna dolabrata .

Rhinocoris iracundus , réduve irascible .

Et pour finir , le très présent  graphosome italien ( punaise arlequin ) .

En petit nombre cette année , manque de fleurs sauvages exterminées par les tontes .

Pas vu cette année .

Pas vu cette année .

Pas vu cette année .

Pas vu cette année .

Pas vu cette année .

Pas vu cette année .

Quand je cherche sur le Net des renseignements sur un insecte , je vois toujours des articles où on indique  vigoureusement comment s'en débarrasser .

Quand j'en photographie et que des promeneurs s'approchent intrigués ,  ils me demandent les yeux ronds ce que je peux bien photographier comme ça et parfois je les vois   quelques mètres plus loin  se taper l'index contre la tempe ! C'est que les petits chemins sont là pour s'oxygéner  et pour aire de l 'exercice . Point barre . Et il faut que cela soit nickel , alors on tond tout ce qui pousse sur les bords , le plus largement possible . Plus de fleurs sauvages, plus d'insectes , plus d'oiseaux Mais c'est fou ce qu'on aime la nature ! Qui aime bien châtie bien , sans doute !

Pourtant , l'observation des insectes conduit à s'émerveiller devant la complexité et la diversité du peuple de l'herbe   , et s'émerveiller , cela ne fait pas de mal à notre époque !

Prenons par exemple la punaise verte ponctuée , nezara viridula .  

Elle fait partie des mal aimés .Et parfois elle ne doit son salut qu'au fait qu'elle sent très mauvais quand on l'agresse .

 Elle est verte et elle a 3 à 5 petites taches blanches sur le scutellum .  

La partie membraneuse de ses hémélytres est transparente . Ces deux particularités la distinguent de la palomena prasina .

Certaines ont l'avant de la tête et du pronotum une bande teintée de beige-rosé .

Les  punaises font partie des insectes  à métamorphose incomplète : leurs  larves ressemblent de plus en plus aux adultes , par leur forme et par leurs moeurs .

Les juvéniles de la nezara effectuent 5 mues avant de parvenir à l'âge adulte . Le processus dure un bon mois, en fonction du temps qu'il fait .

Les insectes sont dépourvus de squelette interne mais ils ont un squelette externe (exosquelette) produit par des glandes sous-cutanées sous forme d'un liquide qui se solidifie rapidement . Il est mince et plus flexible sur les sutures qui séparent les segments . Cette sorte d'armure protège les organes et entoure les muscles .

Au cours de la croissance l'exosquelette devient trop petit et le juvénile mue  . Les mues font intervenir des hormones spéciales produites par diverses glandes et véhiculées par le sang .L'ancien squelette se fend et il y a production d'un nouveau , plus grand , qui va se solidifier . Pendant la mue , l'insecte est particulièrement vulnérable .

Les juvéniles  de la nezara viridula sont d'abord en majeure partie noirs puis prennent dans les derniers stades une coloration variée , avec du vert, du rose , du jaune , de l'ivoire .

Si vous regardez bien , vous voyez qu'il n'y a pas encore d'ailes , mais des bourrelets .

Avouez qu'elle n'est pas vilaine , cette petite pueuse !

J'aimerais que ceux qui se sont intéressés à ma mouche d'hier , qui avait l'air de faire des bulles de chewing-gum  , retournent lire cet article que j'ai modifié  grâce au lien très intéressant que m'a indiqué Pascale dans son commentaire et que je les invite à consulter .

Je ne pouvais pas laisser passer une  erreur , mais surtout ils  verront là une fois de plus à quel point la nature est prodigieusement inventive. C'est d'ailleurs ce qui est passionnant  dans l'observation des insectes .