•  

     

    En souvenir de Lady Marianne .

     

    Le thème de ce samedi est " Bas les  masques ! "

    Bien sûr il ne s'agit pas de discuter l' obligation actuelle d'en porter un ,  que nous comprenons et acceptons dès lors que nous voulons nous comporter  en individus responsables .

     

    Mais c'est une très agréable parenthèse  de chercher les  représentation du masque par les peintres et le sens qu'il peut prendre dans leurs oeuvres .

    Masque rituel , masque mortuaire , masque de théâtre , masque de carnaval ...

    Il peut servir, le temps d'un déguisement anodin et ludique , à jouer à être quelqu'un d'autre ,  à quitter un moment la pesanteur de sa propre identité .

    Mais le fait de recouvrir les traits et les parties mobiles et expressives du visage peut aider celui qui le porte à commettre des forfaits de toute nature , sous couvert d'anonymat .

    Le masque est donc l'ambiguïté-même , et peut en devenir la représentation allégorique   et c'est ce que j'ai voulu rechercher chez les peintres .

    C'est pourquoi j'ai choisi  ce tableau de Lorenzo Lippi , peintre et poète italien du XVIIème siècle ( 1606-1665 ) , qui fréquentait les cercles lettrés de Florence .

     

     

    Ce tableau a été peint vers 1650 et il est actuellement au musée des Beaux-Arts d'Angers.

    Il fut désigné sous plusieurs noms  ( La femme au masque , La jardinière au masque ) et ce n'est que depuis 1988 qu'il est appelé :Allégorie de la simulation .

    La jeune femme tient dans ses mains un masque et une grenade ouverte : l'ambiguïté du tableau vient précisément de la présence simultanée de ces deux objets .

    Il a donné lieu à de nombreuses interprétations , dont certaines ...politiques : les innombrables grains présents dans ce fruit , opposés au masque , représenteraient  les hommes vivant sous une autorité corrompue et la jeune femme au visage grave mettrait en garde celui qu'elle regarde  ! 

    Pour certains , la jeune femme serait simplement une comédienne .

    La représentation selon laquelle ce tableau serait une allégorie de la simulation me semble plus séduisante .

    La belle jeune femme , vêtue de bleu , couleur froide , a un visage  impassible , bien plus pâle que le masque mais la ressemblance est frappante et l'ombre qui se dessine sur le visage rend le masque parfaitement superposable , comme si cette impassibilité était un nouveau masque et qu'il était dans sa nature de toujours feindre .

    La main de la jeune femme est posée sur la bouche du masque coloré , comme si elle voulait l'empêcher de s'exprimer encore , toute soucieuse qu'elle est de son nouveau personnage .

    Et la grenade ouverte symbolise le caractère trompeur des apparences : le fruit succulent d'aspect est empli de pépins et il peut être gâté ...

    Le masque , le visage et la grenade forment un triangle qui penche vers la gauche et cette asymétrie induit une sorte de malaise  - de méfiance ?

    Est-ce une simple allégorie de la simulation ou le peintre veut-il dire que la Femme incarnerait  cette simulation ?


    14 commentaires
  • Le tableau du samedi .

    En souvenir de Lady Marianne . 

     

    Le thème de ce samedi : hommage au  cheval .

      En protestation contre les actes de cruauté commis actuellement sur les chevaux  : l'Art contre la barbarie .

    Le choix  était difficile : la représentation du cheval   est si abondante et si variée   en peinture !

    Les grottes de Lascaux en présentent déjà sur leurs parois ...

    Depuis sa domestication , le cheval  "la plus belle conquête de l'homme "a été utilisé  dans de multiples domaines et  pour des tâches souvent  terriblement rudes :chevaux de labour , de trait , de selle , de bataille , de course ... Et il  y a parmi eux  les chevaux de légende : ceux qui tirent le char des dieux : celui  du Soleil , celui de la Lune , celui  des Enfers , Pégase , Bucéphale . Ceux de l'Apocalypse .Ceux de l'Histoire comme Marengo , le cheval de Napoléon , ou ceux de la littérature  comme Rossinante ...

    Les  peintres au cours de siècles ont  représenté tout cela , et plus encore : chevaux au pré , chevaux effrayés  par l'orage , s'affrontant , attaqués par des bêtes féroces ...

    J'ai choisi un tableau qui à mes yeux montre somptueusement l'impétuosité et la beauté  de cet animal . .

     

     

    Le tableau du samedi .

    Les chevaux de Neptune  , de Walter Crane .

    Huile sur toile ,86x215 cm.

    Neue Pinakothek , Munich .

     

    La force en mouvement des vagues et celle des chevaux se confondent dans un même fracas et un même ruissellement de lumière .

    Neptune ne se vantait-il pas d'avoir créé le cheval en frappant  la mer du bout de son trident ?

    Walter Crane (1845-1915) est un peintre anglais Il s'est d'abord formé auprès de son père le miniaturiste Thomas Crane et  du graveur W. J. Linton .Il compte parmi les illustrateurs les plus influents de son époque .

    Il a d'abord illustré des poésies et des contes pour enfants , puis des ouvrages pour adultes  et dans  cette activité  son imagination et la fraîcheur de  ses coloris faisaient merveille .

    Son oeuvre peinte s'attache tout d'abord à l'illustration de la littérature et de la mythologie . Par la suite il mettra son art au service des idées socialistes et " cherchera  à promouvoir, avec William Morris et ses suiveurs, un modèle de vie artistique qui soit l'expression des idéaux socialistes: absence de division et de hiérarchie des arts, travail d'atelier mené dans une fraternité libérée des antagonismes de classe, production artisanale éloignée de la logique de rentabilité et de croissance qui est celle de l'industrie."( citation Wikipedia )

     


    13 commentaires
  •  

    Le tableau du samedi .

     

    Pour la deuxième semaine consécutive , le Tableau du samedi  qui perdure en souvenir de Lady Marianne , a pour  thème " Musarder dans la Nature ou Promenade en bord de mer , quête de coquillages , marcher dans le sable ."

    Les promenades , si belle soit la nature , peuvent parfois se teinter de tristesse et tout l'art du peintre est de le suggérer ...

     J'ai choisi pour l'illustrer ce tableau de Peder Severin Kroyer , peintre et sculpteur danois (18051-1909 )

     

    Le tableau du samedi .

    Soirée d'été sur la plage de Skagen : l'artiste et sa femme  (1899)

    Huile sur toile ( 135x187 cm )

    Collection Hirschsprung , Copenhague .

     

     

    La scène se passe au début de l'un des très longs  crépuscules d'été des pays du Nord .

    Ce couple qui se promène paisiblement avec son chien  dans  une  superbe lumière déclinante qui dore les vaguelettes  , caresse les visages en soulignant délicatement  la carnation de chacun   et enveloppe déjà les vêtements d'une imperceptible voile de brume , semble  à première vue en symbiose totale avec la nature et en parfaite  harmonie affective .

    Mais si on y regarde de plus près ...

    C'est l'heure bleue , empreinte de mélancolie .

    L'homme a saisi le bras de la femme qui laisse lourdement tomber le sien . Ils ne se regardent pas et chacun semble perdu dans ses pensées .Ils ont une expression  douce et  un peu triste ...

    Peder Kroyer avait épousé Marie Triepcke , elle aussi peintre , en 1889 .

    Depuis 1895 il souffrait de graves ennuis de santé suite à une maladie contractée pendant sa jeunesse .En 1900 , il dut se faire hospitaliser temporairement. Le couple se séparera en 1905 . Le peintre mourut quatre ans plus tard .

     

    Peder Severin Kroyer avait beaucoup voyagé en Europe où il avait rencontré de nombreux artistes . En France il avait étudié sous la direction de Léon Bonnat Il fut très influencé par les Impressionnistes .

    Il fut un des peintres de Skagen ( extrême Nord du Jutland ) ,  communauté d'artistes danois et nordiques qui s'y réunirent à la fin du dix-neuvième siècle .

     

     


    10 commentaires
  •  

    Lady Marianne avait initié ce challenge du Tableau du Samedi que ses amies maintiennent en vie en souvenir d'elle .

    Le thème d'aujourd'hui  est :"Musarder dans la Nature ou Promenade en bord de mer, quête de coquillages , marcher dans le sable ..."

    Aujourd'hui  j'ai choisi une gouache de Ronan Olier  ( sur contre-coll' , 31x46 cm )

     

    Le tableau du samedi .

     

    Ronan Olier est né en 1949 à Douarnenez .Il a fréquenté pendant trois ans l'Ecole des Beaux Arts de Quimper , puis pendant les trois années  qui suivirent l'Ecole nationale des Arts décoratifs de Paris .

    En 2001 , il fut nommé peintre officiel de la Marine .

    J'ai extrait cette gouache du très bel hommage qu'il a rendu à Saint-Malo dans son ouvrage paru aux éditions le Télégramme 

     "La couleur de l'ombre , la couleur de la lumière et leurs amours parfois tumultueux sont le seul vrai beau sujet de la peinture , et le pays de Saint-Malo, un kaléidoscope de tous les bonheurs de leur rencontre  " ( Ronan Olier )

    Je vous convie donc à cette promenade sur la plage , qui fait surgir pour moi des souvenirs de mes étés  d'enfant  : le contact des pieds nus dans  le sable où l'eau miroitait en se retirant , sous la course des nuages dans  un ciel tumultueux , la griserie du  bruit des vagues et de  l'odeur marine .

     


    12 commentaires
  •  

    Pour rester dans la même tonalité optimiste , j'ai choisi un deuxième tableau , toujours de Pieter Brueghel l'Ancien , peint en 1565 .

     

    Le tableau du samedi  , suite .

    La Fenaison . ( 167x117 ) .Conservé au Palais Lobkowicz à Prague .

     

     

    Vaste paysage de rochers , de collines et de prairies avec une  rivière qui serpente au fond  ( Brueghel avait été très marqué par les paysages traversés lors de son voyage vers l'Italie ) . L'homme , qui a su s'adapter à son environnement , a  peuplé ce paysage par ses constructions  (maisons , village , château , moulin ...) et le modèle au fil des saisons par ses travaux nourriciers dans les champs .

    C'est  ici la fenaison qui assure l'unité du tableau .

    Le soin apporté aux détails est fascinant , tout comme l'allant et  l'expression énergique des trois paysannes au premier plan , dont la plus jeune , au milieu , adresse un demi-sourire au spectateur sur lequel elle pose son regard sérieux .

    Toute la gamme des ocres et des bruns chauds donnent une impression de sérénité et de plénitude .

    Et on sent de la part du peintre du respect pour ces paysans ...

     

     

    Le tableau du samedi  , suite .

     

    Le tableau du samedi  , suite .

     

    Le tableau du samedi  , suite .

     

     

    Le tableau du samedi  , suite .

     

     

    Le tableau du samedi  , suite .

     

    Le tableau du samedi  , suite .

     

    Le tableau du samedi  , suite .

     

     

    Le tableau du samedi  , suite .


    8 commentaires
  •  

    Aujourd'hui , c'est le Tableau du Samedi , en souvenir de Lady Marianne .

    Le thème choisi par Lilou, qui a repris le flambeau , est Brueghel .

    Pas facile de choisir entre Pieter , le père , dit  l'Ancien  (1525 Breda -1569 Bruxelles  ) , et ses deux fils  ,  Pieter II , dit " Le Jeune " (1564 - 1637 ou 1638 ) et Jan  l'Ancien , dit "de Velours " (1568-1625 ) et même ses petits enfants Pieter  III et Jan Brueghel dit "le Jeune" ....Et encore , mon énumération n'est pas exhaustive :c'est une famille prolifique et exceptionnellement douée pour la peinture .

    J'ai choisi  Pieter l'Ancien .

    La peinture de Pieter Brueghel nous offre ,outre des scènes religieuses, une vaste fresque de la vie quotidienne flamande à cette époque de la Renaissance ,marquée par les crises économiques , les guerres de religion , mais foisonnante sur le plan intellectuel et artistique .

    Il s'était formé dans l'atelier du peintre-graveur P.Coecke où il avait été initié à l'art des grands maîtres et il avait parfait cette éducation dans un voyage en Italie .De retour en Flandres , s'il se lia d'amitié avec des savants et des intellectuels , il lui arrivait d'aller ripailler avec les paysans pour qui il éprouvait une empathie certaine .Ce n'était pas un peintre de cour et il vivait avec son temps 

    Les quelques 45 tableaux que nous a laissés Pieter  Brueghel l'Ancien ont été peints entre 1556 et 1565 puisqu'il n'avait qu'une quarantaine d'années lorsqu'il mourut .

    Sa peinture peut aussi bien nous donner le frisson (Le triomphe de la Mort , Dulle Griet ) ...que nous faire sourire : ne l'a-t-on pas surnommé aussi "le Drôle "?

    J'ai choisi  "Le dénicheur ", une oeuvre tardive  :1568 .

     

    Le tableau du samedi .

     

    Brueghel a évolué  : la multitude de personnages qui peuplaient ses tableaux dans de vastes paysages laisse place à des personnages plus monumentaux qui dominent leur environnement.

    Ce tableau illustre un proverbe incitant à l'action :"Qui sait où se trouve le nid le sait ; qui le vole le possède ".

    Mais de façon amusante , Brueghel , avec humour , en élargit  un peu le sens : le paysan du premier plan , qui flâne le nez en l'air,  sait où est le nid , il pourrait s'en emparer mais il semble penser que ce jeune garçon va se casser la figure et s'en amuser . Mais voilà : il n'a pas vu un étang à ses pieds ...et il est en train d'y basculer !

    Je trouve ce basculement très bien rendu , alors que c'est chose très difficile et j'ai choisi ce tableau pour sa petite note de malice : cette rentrée est tellement anxiogène qu'il faut chercher des contre-poisons !

     

     

     

     

     


    9 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique